LE PLANEUR " ARCUS " DE ROBBE : FAIRE VOLER L'ARCUS

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Le vol inaugural est toujours le plus "stressant" et surtout lorsqu'il s'agit d'un premier modèle ! 

Après les réglages obligatoires, le moment est venu de faire voler ce magnifique planeur du nom d'Arcus (tout comme le nuage qui porte le même nom et qui apparaît au cours d'un orage) ...

1) Magnifique vue sur l'Arcus en vol lors d'une journée estivale et ensoleillée !

Transport du modèle

Avant de faire voler notre planeur, il faut transporter ce dernier sur le terrain de vol. Cette opération est relativement aisée, car les ailes sont démontables (ce que nous avons pu voir lors de l'assemblage) et vous pouvez - si vous le souhaitez - rendre l'empennage amovible, et utiliser ainsi la boîte fournie. Toujours est-il que le modèle contient parfaitement dans ma petite voiture, il faut cependant surveiller le jeu omniprésent lors de l'enclenchement des demi-ailes au fuselage, si vous démontez l'Arcus fréquemment. Le plus dur étant le passage des câbles des servos d'ailerons, l'orifice aurait dû être plus imposant de l'avis de tous.

Choisir un jour adéquat pour le vol inaugural
Pour le premier vol de l'Arcus, choisir de préférence un jour sans vent : une légère brise convient parfaitement, mais le vent peut se lever rapidement et compliquer la tâche difficile qu'est le pilotage du modèle par un débutant. De l'avis de plusieurs personnes de notre équipe, il vaut mieux vous rendre sur les lieux, le soir ou le matin. En effet, c'est à ces instants précis que les turbulences sont moindres, ainsi que le vent qui tend à diminuer le soir... De plus l'Arcus sera mieux visible, mais veiller cependant à piloter dos au soleil, et éviter que le planeur se retrouve entre celui-ci et vous même (éblouissement). La présence d'une personne expérimentée est évidemment recommandée pour ce premier vol ! Dans notre cas, pour l'Arcus présenté ici, nous avons choisi un jour estival mais frais, et avec peu de vent.

2) On met en service la propulsion à 80% et on accompagne le modèle ... Décollage lors d'une soirée estivale.

3) Très belle vue du modèle, on remarquera que le cache de l'aile droite dépasse, ce que nous corrigerons : un poids est caché car l'aile est plus légère que celle de gauche !

4) Passage de l'Arcus, on reconnaît sa silhouette aux saumons et à la forme de l'aile.

Lancer le planeur

Le moment est venu de lancer l'Arcus et procéder à son décollage. Cette opération est à réaliser face au vent (sens opposé à la direction de ce dernier), comme pour l'atterrissage d'ailleurs. Pour le premier vol, nous avons placé le centre de gravité plus en avant que celui recommandé par le fabricant, soit à 80 mm en partant du bord d'attaque de l'aile (en suivant l'avis de possesseurs effectuant des vols réguliers) : l'accu se trouve pratiquement contre le servo de direction. Si vous utilisez le système de lancement - sandow - inclus dans le kit pour la version "planeur pur", des explications sont fournies à la fin du manuel. Dans notre cas, il s'agit de la version motorisée d'origine, par "brushless" ce qui permettra sûrement d'obtenir un taux de montée convenable (Puissance de 110 Watts disponible). L'autonomie est d'environ 10 minutes selon le régime moteur, ce qui permet de nombreuses ascensions. Le modèle a un poids inférieur à 700 gr, d'où une faible charge alaire.

Pour procéder au lancement, il faut tenir le fuselage bien dans sa main (bonne prise sur ce modèle), et au niveau du centre de gravité. Ensuite mettre en service la propulsion à 75-80 % maximum, et cela afin d'éviter une ascension trop brusque et rapide. Une fois que vous sentez une traction importante, lancer ou plus exactement accompagner le modèle, en le propulsant à plat ou légèrement incliné vers le haut.

Plusieurs réactions peuvent se produirent après le décollage :

- Le modèle démarre, suit une trajectoire à peu près rectiligne, et grimpe : bravo! Tirez légèrement la profondeur et corriger la trajectoire, de façon à ce qu'elle soit la plus droite possible (gauche/droite).

- le modèle pique brusquement (trajectoire droite) et atterrit brusquement : vous n'avez pas mis assez de puissance moteur, trop tirer sur la profondeur, et/ou vous n'avez pas lancé le modèle à plat ou légèrement incliné vers le ciel, le centre de gravité est situé trop en arrière.

- il grimpe rapidement et à la verticale, entame un virage à piquer, et s'écrase : lors du lancé, vous avez mis le moteur à fond (trop de couple), le lancé est trop violent (inutile de courir!), et vous avez tiré sur la profondeur. L'Arcus a décollé pratiquement à la verticale, puis la portance a diminué (angle trop important), il a décroché brusquement et a piqué vers le sol. 

Dans ce dernier cas fréquent, l'utilisation de plus en plus importante des moteurs brushless (sans aimant) à cage tournante a modifié la technique de lancement des modèles R.C. En effet, pour les planeurs qui étaient et sont toujours équipés de moteurs brushed (avec balais) et d'accus Ni-Cd/Ni-Mh, il fallait courir et lancer le modèle efficacement, soit générer suffisamment de portance pour que le planeur s'envole parfaitement ! Avec les moteurs brushless, combinés à des packs "Lipo", on obtient des systèmes propulsifs légers (et donc un modèle "plume" également), puissants, et à fort couple. Ainsi selon la puissance disponible, dans notre cas elle est convenable, il est inutile de courir et lancer violemment le modèle, car le moteur brushless va entraîner de part sa puissance et son couple, le modèle brusquement vers le haut et à la verticale ! Avec l'expérience, vous pourrez mettre pratiquement le moteur au régime maximal, et lancer le modèle avec un angle plus important. La propulsion proposée pour l'Arcus, n'est pas surpuissante (en comparaison avec d'autres modèles similaires et concurrents)... et diminue ce risque de décollage à la verticale. Bref, avec l'expérience, on détermine la traction du modèle, la puissance nécessaire et donc non maximale, à utiliser pour le lancement efficace.

Notre Arcus s'élève (si le lancé est correct) avec un taux de montée convenable et amplement suffisant... un peu plus de puissance n'est pas utile, pour le public destiné. 

5) La suite du passage (après la photo n°4) : le pilotage 3 axes est un plus !

6) Autre vol, autres conditions climatiques, et essais de divers accus Lipos.

7) Position dans laquelle le modèle est le plus visible avec ses décalcomanies de couleur orange.

Le "Robbe Arcus" en vol

Une fois à bonne altitude (comprendre 100 m environ), nous pouvons couper le moteur et entamer notre vol "thermique".

Le pilotage du modèle est très doux et agréable avec les débattements recommandés. La silhouette du modèle est très agréable et racée, mais plus petite en comparaison avec les modèles concurrents. Le long bras de levier garantit une stabilité importante et on obtient ainsi une réponse efficace de la gouverne de direction, couplée aux saumons relevés. Par conséquent, le pilotage 3 axes est un vrai régal avec ce modèle : en combinant les ailerons et la direction douce, les virages sont vraiment plaisants et beaux, les trajectoires sont bonnes. Il n'est pas nécessaire selon nous, d'augmenter les débattements (surtout si vous débutez), car le temps de réponse est suffisamment rapide, on peut négocier des virages très serrés. Pour les débutants qui dispose d'un émetteur programmable, il peut-être judicieux de combiner la dérive aux ailerons à l'aide du programme adéquat, bien qu'il est préférable de prendre l'habitude du pilotage 3 axes et cela manuellement! On constatera lorsque le moteur est en fonctionnement (d'où une augmentation rapide de la portance), que l'Arcus peut prendre rapidement de la vitesse et déstabiliser un pilote néophyte qui risque de s'affoler. De plus, malgré un profil plus fin que les modèles concurrents, et la surface alaire "aiguisée" et de moindre importance comparé à un Easyglider, on obtient toute de même de longs vols planés, d'où une finesse plus importante : le planeur est léger, moins freiné par conséquent, et détecte la moindre bulle. Selon plusieurs avis (14) qui ont piloté ce modèle et l'Easyglider, l'Arcus est plus joueur, et sa silhouette y est pour quelque chose... Une fois la "bulle détectée", le planeur se laisse propulser vers le haut, il suffit de le laisser grimper, tout en en effectuant des cercles (virages et peu d'inclinaison), et avoir suffisamment de portance : voir notre cours sur le vol thermique. Spiraler, tourbillonner comme le dit si bien un lecteur, est un véritable plaisir, c'est un très bon voilier ! Avec le centre de gravité avancé, on obtient un modèle doux, et le décrochage est très tardif et ne produit guère une direction effrayante ... par contre avec le C.G. à 95 mm, c'est un modèle bien plus vif que nous obtenons (ce qui conviendra à des pilotes expérimentés). Il n'est sûrement pas conseillé de placer le C.G. à 95 mm sur un Arcus piloté par un néophyte, car ce n'est pas l'idéal pour débuter (le décrochage est brusque et fréquent), les atterrissages sont difficiles ! Le pack "Lipo" se retrouve au fin fond du logement, et est difficile d'accès... Préférez donc un centrage plus avancé, et reculer le C.G. au fur et à mesure des vols, pour trouver le point qui vous convient. Une fois le modèle bien en main, on peut se permettre un pilotage plus acrobatique (et donc reculer le C.G.), et nous devons vous dire que nous avons apprécié bien plus ce modèle sur ce point, par rapport à l'Easyglider (car nous savons que de nombreux lecteurs se posent des questions sur le choix : Easyglider ou Arcus ?). En augmentant la vitesse (léger piqué, mis en route du moteur), on peut se permettre toutes les cabrioles les plus connues, et effectuer avec succès les figures de base, à savoir : les loopings, tonneaux, vols dos et bien d'autres, bref les plus fréquentes. Comme nous l'avons dit le planeur est très joueur. En vol remuant (comprendre avec du vent et des turbulences), la finesse du planeur joue en sa faveur, car l'Arcus remonte bien le vent contraire, et peut faire du surplace (attention dans ce dernier cas, il peut tomber brusquement), seulement lorsque celui-ci est soutenu, il "zigzague" et il faut bien le maintenir à plat, à l'aide des ailerons pour suivre la trajectoire souhaitée, ce qui sera toutefois difficile. Les atterrissages ne présentent pas de difficultés particulières, si vous ne disposez pas d'un terrain adapté et vaste (vous prenez vos responsabilités, si vous volez là où il ne faut pas et où ce n'est pas prévu!), il est préférable une fois le virage final terminé et le modèle aligné à la piste, de le freiner à l'aide du mixage "flaperons" (les ailerons pointés tout deux vers le haut, deviennent alors des aérofreins), pour faciliter l'atterrissage. Dans le cas contraire, il risque de vous passer sous le nez, si vous n'avez guère l'expérience requise, pour apprécier sa hauteur et déterminer la distance qu'il va parcourir. On peut également mettre en service le système propulsif à très faible régime, le modèle sera donc freiné par l'hélice : c'est un peu disgracieux mais efficace. Le crochet de remorquage protègera - en quelques sortes - le fuselage d'éventuelles rayures occasionnées par des herbes hautes et sauvages, lors du glissement du modèle sur la piste : utilisez de l'adhésif transparent et renforcé pour protéger le ventre du planeur. On aura remarqué également qu'il faudra mettre ce type de "scotch" sur l'aile et surtout sur les saumons, afin d'éviter des flexions importantes et dangereuses (cassures) de ces derniers.

8) L'Arcus en phase d'atterrissage sur notre piste en herbe : notez les flaperons en mode "aérofreins" (ailerons relevés).

9) La planeur au sol : les atterrissages sont une formalité avec une légère brise de face et les aérofreins! Le modèle se pose avec douceur et glisse sur quelques centimètres ...

10) Le taux de montée est plus que convenable pour débuter : le moteur "brushless" à cage tournante y est pour quelque chose.